vendredi 1 juillet 2011

Iter, l'impossible chantier.




Enquête (les Echos) -(extraits et commentaires)

Pour poursuivre la construction du réacteur expérimental de fusion thermonucléaire, la Commission européenne doit trouver 1,3 milliard d'euros d'ici à octobre. Le Parlement rechigne à voter une rallonge tandis que les « alter-Iter » se déchaînent.

( Les solutions envisagées, se feraient au détriment de budgets essentiels comme la politique agricole ; alors que la faisabilité technologique reste hypothétique ...)

  • « Indépendance énergétique »

Où puiser le surplus de budget nécessaire ? Le ménage réalisé chez F4E depuis l'automne a permis d'économiser 100 millions d'euros, jure l'organisation. Pour le reste, la Commission a fait une proposition : 460 millions d'euros seraient piochés dans le budget du 7 e programme-cadre de recherche et développement, 650 millions dans celui de la politique agricole commune et 190 millions dans les affaires administratives du Parlement.
  • Un projet contesté par le milieu scientifique lui même.

Le milieu scientifique est entré dans le débat en dénonçant un projet « pharaonique et inutile » qui le dépouille. « Rendez-vous compte, s'insurge le physicien Sébastien Balibar, membre de l'Académie des sciences et directeur de recherche au laboratoire de physique statistique de l'Ecole normale supérieure :l'engagement demandé à la France, principal contributeur en tant que pays hôte, représentera plus que l'ensemble des crédits dont disposent tous les laboratoires de physique et de biologie pendant vingt ans ! Iter condamne de nombreuses recherches autrement plus importantes que la fusion, y compris pour l'avenir énergétique de la planète. »

  • Un plasma incontrôlable

Avec le prix Nobel de physique Georges Charpak, décédé depuis, il a signé une tribune en août 2010 dénonçant « un rêve impossible ». « La fusion pose des problèmes qu'on ne sait pas résoudre, explique-t-il : le contrôle du plasma issu de la réaction notamment, et la mise au point de matériaux -étanches et poreux, nous dit-on -qui contiendront des températures de 100 millions de degrés. On est donc loin d'un prototype, alors que la question de l'énergie se pose maintenant. Ponctionner d'autres projets de recherche pour un maigre espoir de succès n'a pas de sens. La physique des plasmas doit être financée au même titre que les autres grands domaines de recherche fondamentale, pas au-delà. »
  • Des risques inouïes et inacceptables !
Les incertitudes budgétaires et scientifiques ne sont pas les seuls sujets d'inquiétude des « alter-Iter ».« L'utilisation du tritium crée aussi des risques inacceptables La machine Iter est située sur une faille sismique présentant des possibilités de magnitude de 6,9. Or elle utilisera environ 2 kilos de tritium, un produit dont on sait que la dose mortelle n'est que de 1 milligramme. Qui peut garantir que ce radioélément sera parfaitement confiné ? »

L'inquiétude des riverains est d'autant plus vive que l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), qui s'est penché sur ce nucléide à l'occasion de plusieurs rapports, reconnaît l'insuffisance des connaissances sur le sujet. Manquent notamment « une compréhension plus fine de son comportement sous ses différentes formes au sein des écosystèmes », « une évaluation, dans des conditions réalistes d'exposition, des effets biologiques et sanitaires du tritium sur les organismes vivants » et « des techniques de mesure améliorées pour réduire les limites de détection ». L'organisme précise aussi que« l'acquisition de telles connaissances supposera la mise en oeuvre de programmes expérimentaux 
complexes et coûteux ».


2 commentaires:

Anonyme a dit…

ah que votre blog fait mal avec ses publicités (à droite) en faveur d'Areva et de l'énergie nucléaire!!!

Patrice ALBERT a dit…

Je ne maîtrise pas les pub de google ... comme celles que nous avons dans la rue. ( reponse à l'anonyme)