lundi 3 novembre 2014

Des solutions pour réduire la radioactivité à Fukushima

           Conférence à Marseille avec  LE RÉSEAU SANTÉ POUR TOUS


  
Pr.  J.P. Bibérian

et Jean-Paul Biberian, ingénieur en  physique nucléaire, maître de conférence au CNRS.

Restaurant "Les amis de Georges"
19 Place Gouffé - 13005 Marseille - 04 91 78 28 28 -

le Jeudi 13 novembre 2014 à 19h00

Adhérents : 5 € Non adhérents : 10 €




                                  fujex

L'accident des centrales nucléaires de Fukushima Daïchi, est bien plus qu'un accident, mais une véritable catastrophe qui, 3 ans et demi après son avènement, continue sans espoir de voir une fin prochaine. 

Parmi les nombreux problèmes insolubles à essayer de résoudre, l'un d'entre eux est celui de l'eau contaminée qui s'accumule inlassablement. 

Au cours de cette conférence, nous verrons qu'il existe des solutions de transmutation à partir de méthodes biologiques.



                                    

jeudi 30 octobre 2014

Drones sur les centrales : la France nucléaire est terriblement vulnérable

Communiqué du jeudi 30 octobre 2014 de L'ODN

Ce sont probablement les débuts de la "drone de guerre"

                                      


Même si on ne sait pas à cette heure qui organise la campagne actuelle de survol des centrales nucléaires françaises par des drones, cette situation est d'ores et déjà terriblement édifiante.

En effet, cette campagne prouve que, avec les technologies modernes comme les drones, des gens malintentionnés peuvent facilement obtenir des informations cruciales sur la configuration exacte des centrales nucléaires, avant éventuellement de faire des frappes réelles : les drones peuvent désormais emporter avec eux des projectiles extrêmement puissants.

Si on peut toujours espérer que les murs des réacteurs résisteraient, sans en être totalement certain, il est par contre évident que d'autres parties d'une centrale sont terriblement vulnérables et peuvent amener à une catastrophe nucléaire en cas d'attaque de drone.

On pense en particulier aux systèmes de refroidissements des réacteurs, ou encore aux piscines d'entreposage des combustibles usés, souvent placées dans de simples hangars.

De façon plus générale, un pays nucléarisé, et à fortiori la France avec ses 58 réacteurs, est plus vulnérable que jamais : au risque d'accident industriel, présent depuis le lancement du parc nucléaire, vient s'ajouter :
- d'une part l'aggravation des évènements climatiques : tempêtes, canicules, inondations mettent plus que jamais en danger le parc nucléaire

- d'autre part l'atomisation du risque géopolitique et la "démocratisation" des nouvelles technologies : depuis l'effondrement de l'URSS, différents groupes terroristes menacent les pays riches et sont désormais en capacité de leur nuire gravement, en particulier avec des drones.
La sécurité d'un pays comme la France passe par la décentralisation maximale de la production d'énergie : les énergies renouvelables, harmonieusement réparties sur tout le territoire, sont impossibles à mettre à bas, contrairement au système "centrales nucléaires + lignes THT". 

Plus que jamais, la France nucléaire est un colosse aux pieds d'argile.

mardi 12 août 2014

La suprématie du nucléaire en France : Le choix de l’arrogance d'une oligarchie imbécile.

Bernard Laponche : “Il y a une forte probabilité d'un accident nucléaire majeur en Europe”


QUELLE ÉNERGIE POUR L'AVENIR ? 

 Physicien nucléaire, polytechnicien, Bernard Laponche est formel : la France est dans l'erreur. Avec le nucléaire, elle s'obstine à privilégier une énergie non seulement dangereuse mais obsolète. Alors que d'autres solutions existent, grâce auxquelles les Allemands ont déjà commencé leur transition énergétique.

                                   Bernard Laplonche - Photo : Pierre-Emmanuel Rastoin pour...   

 Il est des leurs. Enfin, il était des leurs. Polytechnicien, physicien nucléaire, Bernard Laponche a participé, dans les années 1960, au sein du Commissariat à l'énergie atomique, à l'élaboration des premières centrales françaises. La découverte des conditions de travail des salariés de la Hague sera pour lui un choc : il prend conscience du danger de l'atome, qu'il juge moralement inacceptable. Dès les années 1980, Bernard Laponche, désormais militant au sein de la CFDT, prône la maîtrise de la consommation énergétique et le développement des énergies renouvelables. Les décennies suivantes lui ont donné raison. Mais la France, seul pays au monde à avoir choisi l'option du tout-nucléaire, s'obstine dans l'erreur, déplore-t-il, et s'aveugle : énergie du passé, sans innovation possible, le nucléaire ne représente pas seulement une menace terrifiante, pour nous et pour les générations qui suivront ; il condamne notre pays à rater le train de l'indispensable révolution énergétique.

 On présente toujours l'énergie nucléaire comme une technologie très sophistiquée. Vous dites qu'il s'agit juste du « moyen le plus dangereux de faire bouillir de l'eau chaude » (1) . C'est provocateur, non ?

Pas vraiment... Un réacteur nucléaire n'est qu'une chaudière : il produit de la chaleur. Mais au lieu que la chaleur, comme dans les centrales thermiques, provienne de la combustion du charbon ou du gaz, elle est le résultat de la fission de l'uranium. Cette chaleur, sous forme de vapeur d'eau, entraîne une turbine qui produit de l'électricité. L'énergie nucléaire n'est donc pas ce truc miraculeux qui verrait l'électricité « sortir » du réacteur, comme s'il y avait une production presque spontanée...

Pourquoi cette image s'est-elle imposée ?

Les promoteurs du nucléaire ne tiennent pas à mettre en avant la matière première, l'uranium. C'est lié au fait qu'à l'origine le nucléaire était militaire, donc stratégique. Et puis en laissant penser que l'électricité est produite directement, ils lui donnent un côté magique, ainsi qu'une puissance trois fois plus élevée, car c'est la chaleur produite que l'on évalue, pas l'électricité. Or les deux tiers de la chaleur sont perdus, ils réchauffent l'eau des fleuves ou de la mer qui sert à refroidir les réacteurs.

La centrale de Grafenrheinfeld, en Allemagne. - Photo : J&uu
La centrale de Grafenrheinfeld, en Allemagne. - Photo : Jürgen Nefzger


Parlons donc du combustible...

Ce sont des crayons d'uranium, de l'uranium légèrement enrichi en isotope 235, pour les réacteurs français. La fission est une découverte récente (1938) : un neutron tape un noyau d'uranium qui explose, produit des fragments, donc de l'énergie, et des neutrons, qui vont taper d'autres noyaux – c'est la réaction en chaîne. La multiplication des fissions produit de la chaleur. Or les fragments de la fission sont de nouveaux produits radioactifs, qui émettent des rayons alpha, bêta, gamma... A l'intérieur des réacteurs, vous produisez donc de la chaleur, c'est le côté positif, mais aussi des produits radioactifs, notamment du plutonium, le corps le plus dangereux qu'on puisse imaginer, qui n'existe qu'à l'état de trace dans la nature. On aurait dû s'interroger dès l'origine : ce moyen de produire de l'eau chaude est-il acceptable ?

Cette réaction en chaîne, on peut tout de même l'arrêter à chaque instant, non ?

Dans un fonctionnement normal, on abaisse les barres de contrôle dans le cœur du réacteur : elles sont constituées de matériaux qui absorbent les neutrons, ce qui arrête la réaction en chaîne. Mais il faut continuer de refroidir les réacteurs une fois arrêtés, car les produits radioactifs continuent de produire de la chaleur. La nature même de la technique est donc source de risques multiples : s'il y a une panne dans les barres de contrôle, il y a un emballement de la réaction en chaîne, ce qui peut provoquer une explosion nucléaire ; s'il y a une fissure dans le circuit d'eau, il y a perte de refroidissement, la chaleur extrême détruit les gaines du combustible, certains produits radioactifs s'échappent, on assiste à la formation d'hydrogène, cet hydrogène entraîne des matières radioactives et peut exploser.

“Puisque le point de départ, c'est la création
de produits radioactifs en grande quantité, la catastrophe
est intrinsèque à la technique. Le réacteur fabrique
les moyens de sa propre destruction.”

Mais on multiplie les systèmes de protection...

Vous avez beau les multiplier, il y a toujours des situations dans lesquelles ces protections ne tiennent pas. A Tchernobyl, on a invoqué, à juste titre, un défaut du réacteur et une erreur d'expérimentation ; à Fukushima, l'inondation causée par le tsunami. Au Blayais, en Gironde, où la centrale a été inondée et où on a frôlé un accident majeur, on n'avait pas prévu la tempête de 1999. Mais on a vu des accidents sans tsunami ni inondation, comme à Three Mile Island, aux Etats-Unis, en 1979. On peut aussi imaginer, dans de nombreux pays, un conflit armé, un sabotage... Puisque le point de départ, c'est la création de produits radioactifs en grande quantité, la catastrophe est intrinsèque à la technique. Le réacteur fabrique les moyens de sa propre destruction.

Y a-t-il eu des innovations en matière nucléaire ?

Aucun progrès technologique majeur dans le nucléaire depuis sa naissance, dans les années 1940 et 1950. Les réacteurs actuels en France sont les moteurs des sous-marins atomiques américains des années 1950. En plus gros. Les réacteurs, l'enrichissement de l'uranium et le retraitement, sont des technologies héritées de la Seconde Guerre mondiale. On a juste augmenté la puissance et ajouté des protections. Mais parce que le système est de plus en plus compliqué, on s'aperçoit que ces protections ne renforcent pas toujours la sûreté.

On a du mal à croire qu'il n'y ait eu aucune innovation majeure...

Si, le surgénérateur ! Avec Superphénix, on changeait de modèle de réacteur. Et heureusement qu'on l'a arrêté en 1998, car il était basé sur l'utilisation du plutonium. Le plutonium est un million de fois plus radioactif que l'uranium. Comment a-t-on pu imaginer faire d'un matériau aussi dangereux le combustible d'une filière de réacteurs exportable dans le monde entier ?

Nicolas Sarkozy affirme que si l'on refuse le nucléaire, on doit accepter de s'éclairer à la bougie. Qu'en pensez-vous ?

Il est lassant d'entendre des dirigeants qui n'y connaissent rien continuer à dire n'importe quoi. Nicolas Sarkozy ne croit pas si bien dire ; un jour, et pourquoi pas dès cet été, les Français s'éclaireront à la bougie : comme nous sommes le seul pays au monde à avoir choisi de produire 80 % de notre électricité avec une seule source, le nucléaire, et une seule technique, le réacteur à eau pressurisée, si nous sommes contraints d'arrêter nos réacteurs, nous retournerons à la bougie ! Pas besoin d'une catastrophe, juste un gros pépin générique, ou une sécheresse et une canicule exceptionnelles. Car on ne peut pas faire bouillir l'eau des rivières. En revanche, si l'on décidait de sortir du nucléaire en vingt ans, on pourrait démultiplier notre inventivité énergétique pour justement éviter la bougie.

Les défenseurs du nucléaire disent qu'en France, avec notre nouveau réacteur, l'EPR, que l'on construit à Flamanville, on arrive à un risque quasi nul...

Chaque pays assure que ses réacteurs sont mieux que les autres. Avant Fukushima, le discours des Japonais était le même que celui des Français. On en est déjà à cinq réacteurs détruits (Three Mile Island, Tchernobyl, et trois réacteurs à Fukushima) sur quatre cent cinquante réacteurs dans le monde, des centaines de kilomètres carrés inhabitables. La probabilité théorique, selon les experts de la sûreté nucléaire, devait être de un pour cent mille « années-réacteur » [une année-réacteur, c'est un réacteur fonctionnant pendant un an, NDLR], voire un million d'années-réacteur pour un accident majeur, type Tchernobyl ! La réalité de ce qui a été constaté est trois cents fois supérieure à ces savants calculs. Il y a donc une forte probabilité d'un accident nucléaire majeur en Europe.

Une innovation majeure pourrait-elle vous conduire à revoir votre jugement ?

Je ne vois pas de solution dans l'état actuel, non pas de l'ingénierie, mais de la connaissance scientifique. Je ne dis pas qu'un jour un savant ne trouvera pas un moyen d'utiliser l'énergie de liaison des noyaux de façon astucieuse, qui ne crée pas ces montagnes de produits radioactifs. Mais pour le moment, il n'y a pas !

Pourquoi vous opposez-vous à Iter, expérience sur la fusion menée à Cadarache, sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ?

La fusion, c'est l'inverse de la fission. On soude deux petits noyaux, deux isotopes de l'hydrogène, le deutérium (un proton et un neutron) et le tritium (un proton et deux neutrons), et cette soudure dégage de l'énergie. Mais il faut arriver à les souder, ces noyaux ! Dans le Soleil, ils se soudent du fait de la gravitation. Sur Terre, on peut utiliser une bombe atomique, ça marche très bien. L'explosion provoque la fusion des deux noyaux, qui provoque une seconde explosion beaucoup plus forte : c'est la bombe à hydrogène, la bombe H. Pour une fusion sans bombe, il faut créer des champs magnétiques colossaux afin d'atteindre des températures de cent millions de degrés. Iter, à l'origine un projet soviétique, est une expérience de laboratoire à une échelle pharaonique, des neutrons extrêmement puissants bombardent les parois en acier du réacteur, ces matériaux deviennent radioactifs et doivent d'ailleurs être remplacés très souvent. Je ne suis pas spécialiste de la fusion, mais je me souviens que nos deux derniers Prix Nobel français de physique, Pierre-Gilles de Gennes et Georges Charpak, avaient dit qu'Iter n'était pas une bonne idée. Ils prônaient les recherches fondamentales avant de construire cet énorme bazar. Personne n'a tenu compte de leur avis, et nos politiques se sont précipités, sur des arguments de pure communication – on refait l'énergie du Soleil – pour qu'Iter se fasse en France.

Pourquoi ?

Parce que les Français veulent être les champions du nucléaire dans le monde. Les Japonais voulaient Iter, mais leur Prix Nobel de physique Masatoshi Koshiba a dit « pas question », à cause du risque sismique. Je pense que ce projet va s'arrêter parce que son prix augmente de façon exponentielle. Et personne ne s'est posé la question : si jamais ça marchait ? Que serait un réacteur à fusion ? Comme disent les gens de l'association négaWatt, pourquoi vouloir recréer sur Terre l'énergie du Soleil puisqu'elle nous arrive en grande quantité ?

Que répondez-vous à ceux qui pensent que l'impératif du réchauffement climatique, donc la nécessaire réduction des émissions de CO2, nous impose d'en passer par le nucléaire ?

Tout d'abord, on ne peut pas faire des émissions de CO2 le seul critère de choix entre les techniques de production d'électricité. Faut-il accepter qu'au nom du climat, tous les cinq ou dix ans, un accident de type Fukushima se produise quelque part dans le monde ? Ensuite, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a montré que si l'on voulait tenir nos objectifs de réduction des émissions de CO2, la moitié de l'effort devait porter sur les économies d'énergie. Pour l'autre moitié, le recours aux énergies renouvelables est essentiel, la part du nucléaire n'en représentant que 6 %. Il faut donc relativiser l'avantage du nucléaire.

“Comme on a fait trop de centrales, il y a eu
pression pour la consommation d'électricité,
en particulier pour son usage le plus imbécile, le
chauffage, pour lequel la France est championne.”

Vous avez commencé votre carrière au CEA et avez été un artisan de cette énergie. Que s'est-il passé ?

J'ai même fait une thèse sur le plutonium, et je ne me posais aucune question. Tout est très compartimenté au CEA, je faisais mes calculs sur la centrale EDF 3 de Chinon, n'avais aucune idée des risques d'accident ni du problème des déchets. Je travaillais avec des gens brillants. Et puis j'ai commencé à militer à la CFDT, après 68, et on s'est intéressé aux conditions de travail des travailleurs de la Hague. Je me suis aperçu que, moi, ingénieur dans mon bureau, je ne connaissais rien de leurs conditions de travail, et que les gens de la Hague ne savaient pas ce qu'était un réacteur nucléaire. On a donc écrit, en 1975, un bouquin collectif qui a été un best-seller, L'Electronucléaire en France. Le patron du CEA de l'époque a d'ailleurs reconnu la qualité de ce travail. Pour cela, j'ai travaillé pendant six mois à partir de documents américains, parce qu'en France il n'y avait rien. La CFDT a alors pris position contre le programme nucléaire. J'ai commencé à travailler sur les alternatives au nucléaire et, en 1982, je suis entré à l'Agence française pour la maîtrise de l'énergie.

Cela fait trente ans... Que prôniez-vous à l'époque ?

Mais la même chose qu'aujourd'hui : économies d'énergie et énergies renouvelables ! Les principes de l'électricité photovoltaïque, donc des panneaux solaires, étaient déjà connus. Aujourd'hui, on ne parle que de l'électricité, mais ce qu'il faudrait d'abord installer partout, c'est des chauffe-eau solaires ! Rien de plus simple : un fluide caloporteur circule dans un tube sous un panneau vitré, et permet d'obtenir de l'eau à 60 degrés. L'Allemagne, pays moins ensoleillé que la France, a dix fois plus de chauffe-eau solaires. Dans le Midi, il n'y en a pas, ou si peu !

Cela ne demande pas beaucoup d'innovation...

L'innovation permet avant tout de réduire les coûts. L'éolien, sa compétitivité face au nucléaire est acquise. En ce qui concerne le photovoltaïque, les Allemands anticipent des coûts en baisse de 5 % chaque année. Il y a beaucoup de recherches à faire sur les énergies marines, les courants, l'énergie des vagues, la chaleur de la terre avec la géothermie. Les énergies renouvelables, sous un mot collectif, sont très différentes, et peuvent couvrir à peu près tous les besoins énergétiques. Les Allemands estiment qu'elles couvriront 80 % des leurs d'ici à 2050. C'est plus que crédible, à condition de toujours rechercher les économies d'énergie.

Photo : CC by HeyRocker (www.flickr.com/photos/heyrocker)
Photo : CC by HeyRocker (www.flickr.com/photos/heyrocker)


Le fait qu'on ait produit de l'électricité à partir du nucléaire à un coût modique, ne prenant pas en compte les coûts du démantèlement et de la gestion à long terme des déchets radioactifs, a-t-il pénalisé les énergies renouvelables ?

Oui, et comme on a fait trop de centrales nucléaires, il y a toujours eu pression pour la consommation d'électricité, et en particulier pour son usage le plus imbécile, le chauffage électrique, pour lequel la France est championne d'Europe. On construit des logements médiocres, l'installation de convecteurs ne coûte rien, cela crée du coup un problème de puissance électrique globale : en Europe, la différence entre la consommation moyenne et la pointe hivernale est due pour moitié à la France ! Résultat, l'hiver, nous devons acheter de l'électricité à l'Allemagne, qui produit cette électricité avec du charbon… Hors chauffage, les Français consomment encore 25 % de plus d'électricité par habitant que les Allemands. Qui n'ont pas seulement des maisons mieux isolées, mais aussi des appareils électroménagers plus efficaces, et qui font plus attention, car l'électricité est un peu plus chère chez eux.

“Les Allemands étudient des réseaux
qui combinent biomasse, hydraulique, éolien,
photovoltaïque. Ils réussissent la transition
énergétique. Parce qu'ils l'ont décidée.”

Quelles sont les grandes innovations à venir en matière d'énergie ?

Les « smart grids », les réseaux intelligents ! Grâce à l'informatique, on peut optimiser la production et la distribution d'électricité. A l'échelle d'un village, d'une ville ou d'un département, vous pilotez la consommation, vous pouvez faire en sorte, par exemple, que tous les réfrigérateurs ne démarrent pas en même temps. Les défenseurs du nucléaire mettent toujours en avant le fait que les énergies renouvelables sont fluctuantes – le vent ne souffle pas toujours, il n'y a pas toujours du soleil – pour asséner que si l'on supprime le nucléaire, il faudra tant de millions d'éoliennes... Mais tout change si l'on raisonne en termes de combinaisons ! Les Allemands étudient des réseaux qui combinent biomasse, hydraulique, éolien, photovoltaïque. Et ils travaillent sur la demande : la demande la nuit est plus faible, donc avec l'éolien, la nuit, on pompe l'eau qui va réalimenter un barrage qui fonctionnera pour la pointe de jour... C'est cela, la grande innovation de la transition énergétique, et elle est totalement opposée à un gros système centralisé comme le nucléaire. Le système du futur ? Un territoire, avec des compteurs intelligents, qui font la jonction parfaite entre consommation et production locale. Small is beautiful. Les Allemands réussissent en ce moment cette transition énergétique. Parce qu'ils l'ont décidée. C'est cela, le principal : il faut prendre la décision. Cela suppose une vraie prise de conscience.

Comment expliquez-vous l'inconscience française ?

Par l'arrogance du Corps des ingénieurs des Mines, d'une part, et la servilité des politiques, de l'autre. Une petite caste techno-bureaucratique a gouverné les questions énergétiques depuis toujours, puisque ce sont eux qui tenaient les Charbonnages, puis le pétrole, et ensuite le nucléaire. Ils ont toujours poussé jusqu'à l'extrême, et imposé aux politiques, la manie mono-énergétique.

Cela vient de notre pouvoir centralisé ?

Complètement ! Dans les années 1970, un chercheur suédois a écrit une étude sur le fait que le nucléaire marche dans certains pays et pas dans d'autres. Et il en a conclu qu'une structure politico-administrative autoritaire et centralisée avait permis qu'il se développe dans deux pays : l'URSS et la France. Pour de fausses raisons – indépendance énergétique, puissance de la France –, on maintient le lien entre le nucléaire civil et militaire – le CEA a une branche applications militaires, Areva fournit du plutonium à l'armée. Ce complexe militaro-étatico-industriel fait qu'ici on considère madame Merkel comme une folle. Au lieu de se dire que si les Allemands font autrement, on pourrait peut-être regarder… Non, on décide que les Allemands sont des cons. Nos responsables claironnent qu'on a les réacteurs les plus sûrs, que le nucléaire c'est l'avenir, et qu'on va en vendre partout. C'est l'argument qu'on utilise depuis toujours, et on a vendu péniblement neuf réacteurs en cinquante ans, plus les deux qui sont en construction en Chine. Ce n'est pas ce qui était prévu… En dix ans, les Allemands, eux, ont créé près de 400 000 emplois dans les énergies renouvelables.

En dehors des écologistes, personne, y compris à gauche, ne remet en cause le nucléaire...

Les choses évoluent vite. Fukushima ébranle les pro-nucléaire honnêtes. Je pense que la décision allemande aura une influence, pas sur nos dirigeants actuels, mais sur nos industriels et aussi sur les financiers. Ils doivent se dire : vais-je continuer à mettre mes billes dans un truc comme ça ? Il y avait jadis l'alliance Areva-Siemens pour proposer des réacteurs EPR, mais Siemens en est sorti depuis des années. On peut toujours se rassurer en pensant que les Allemands se trompent, mais on peut difficilement soutenir qu'ils aient fait ces dernières décennies de mauvais choix et que leur industrie soit faiblarde...

Les écologistes peuvent-ils peser sur les socialistes ?

Bien sûr. Déjà, en 2000, tout était prêt pour l'EPR, mais Dominique Voynet, ministre de l'Environnement, a dit à Lionel Jospin : « Si tu fais l'EPR, je démissionne. » C'est la seule fois où elle a mis sa démission dans la balance et l'EPR ne s'est pas fait à l'époque. Je travaillais auprès d'elle comme conseiller sur ces questions, j'ai pondu trois cent cinquante notes. Il y avait une bagarre quotidienne entre le ministère de l'Environnement et le ministère de l'Industrie, qui se moquait complètement de la sécurité. Malheureusement, l'EPR est reparti avec Chirac en 2002. Et il va nous coûter très cher. En un demi-siècle, on a gaspillé l'énergie, on a fait n'importe quoi. Il est urgent de choisir une civilisation énergétique qui ne menace pas la vie.
(1) Titre d'une contribution dans les pages Rebonds de « Libération » (24 mars 2011).

source ; http://www.telerama.fr/monde/bernard-laponche-il-y-a-une-forte-probabilite-d-un-accident-nucleaire-majeur-en-europe,70165.php

samedi 9 août 2014

Poutine à Obama : « Arrêtez Monsanto, ou nous le ferons ».

POUTINE CONTRE MONSANTO 11

Poutine ordonne une alerte à la guerre, et dit à Obama : « Arrêtez Monsanto, où nous le ferons ! »
Par Sorcha Faal – Le 22 juin 2014
Une note inquiétante du Bureau du Président qui circule présentement dans le Kremlin déclare que le président Poutine a ordonné aux forces militaires russes une « alerte de combat total » après une conversation de près de deux heures avec le président Obama, tôt samedi matin, dans laquelle le dirigeant russe a dit à son homologue américain : « Arrêtez Monsanto, ou nous le ferons ».
Selon ce mémorandum, Poutine, tout en visitant l’Université Agraire de Stavropol, jeudi dernier (18 juin), a été avisé par des experts scientifiques de haut niveau que l’apocalypse des abeilles actuellement en cours aux États-Unis est maintenant dans son « étape la plus grave » et avait la capacité de menacer tout l’approvisionnement alimentaire mondial, ce qui pourrait conduire à des troubles sans précédent dans le monde entier.
Après avoir reçu cette information, selon cette note, Poutine a ordonné qu’elle soit transmise à Obama avec un « avis d’urgence » et que la Russie s’attendait à ce que les États-Unis agissent au sujet de ces « graves préoccupations » immédiatement.
Dans leur conversation téléphonique ultérieure de samedi concernant cette question, selon ce mémorandum, Obama «  a avisé » Poutine que, vendredi en fin d’après-midi (19 juin), à la réception de l’information, il avait signé un mémorandum administratif d’urgence ordonnant à son régime d’élaborer un plan pour protéger les pollinisateurs tels que les abeilles, les papillons, les oiseaux et les chauves-souris.
L’ordre qu’Obama a envoyé à tous ses Secrétaires du Cabinet et tous les chefs d’agences en outre déclarait : « Le problème est grave et nécessite une attention immédiate pour assurer la pérennité de nos systèmes de production alimentaire, pour éviter un impact économique supplémentaire sur le secteur agricole et pour protéger la santé de l’environnement ».
L’ordonnance d’urgence d’Obama indique également que le nombre de colonies d’abeilles aux États-Unis a diminué de 6 millions en 1947 à 2.5 millions aujourd’hui, et avec les pollinisateurs tels que les abeilles ayant un tel impact économique profond en contribuant pour plus de 24 milliards de dollars dans l’économie américaine pourraient entraîner une apocalypse agricole pour l’Amérique si elles devaient disparaître complètement.
Bien que Poutine ait apprécié l’action immédiate d’Obama au sujet de cette « grave situation », note ce mémorandum, il est devenu « furieux » qu’Obama n’ait pas réussi à donner l’assurance que le régime en Ukraine, soutenu par les États-Unis et l’Union Européenne, puisse interdire l’introduction de cultures OGM dans ce pays, et c’est à ce moment là que Poutine a déclaré,
 « Arrêtez Monsanto, où nous le ferons », et a immédiatement ordonné à des dizaines de milliers de militaires russes de se mettre immédiatement en alerte de combat total.
Il est important de noter que la Russie partage une frontière de 2295 km (1426 miles) avec l’Ukraine et Poutine a déjà jugé comme une « menace pour la sécurité nationale de la Russie » toute semence Organiquement Modifiée (OGM) mise en terre en Ukraine en raison de la possibilité « d’infecter » les cultures russes également.
Dans notre rapport du 10 mai 2013, « La Russie met en garde Obama : Une guerre mondiale sur l’Apocalypse des Abeilles pour bientôt », en fait, nous avions relié « l’outrage extrême » des dirigeants russes contre le régime Obama qui  protège toujours les géants des semences mondiales et des plantes bio-génétiques, Syngenta et Monsanto, concernant cette croissante « apocalypse des abeilles » que le Kremlin déclare pouvoir « très certainement » conduire à une guerre mondiale.
Des preuves scientifiques concluent que l’apocalypse des abeilles actuelle survenant aux États-Unis soit causée par les OGM ont été connues depuis 2008, selon ce mémorandum, amenant la création d’une loi soumise au parlement russe, le mois dernier, cherchant à imposer des sanctions où des poursuites criminelles pour les producteurs d’organismes génétiquement modifiés nocifs pour la santé ou l’environnement, comme Monsanto.
Toujours selon ce mémorandum, il faut également noter que le Premier Ministre Medvedev, en avril dernier, a déclaré que Moscou ne permettrait aucun aliment contenant des OGM en Russie et, un peu plus tôt ce mois-ci, les législateurs russes ont préconisé la création d’une agence internationale de l’Organisation des Nations Unies pour non seulement contrôler strictement les chiffres d’affaires des produits OGM à travers le monde, mais, également avec une mission prioritaire de vérifier comment la consommation d’aliments OGM pourrait affecter la santé humaine à  long terme.
Le co-auteur, Kirill Cherkasov, membre du Comité de l’Agriculture de la Douma, au sujet du projet de loi pour criminaliser toutes les semences et tous les produits OGM en Russie, a en outre déclaré : « Quand une action terroriste est commise, seules quelques personnes sont habituellement blessées.  Mais, les OGM peuvent blesser des dizaines et des centaines de personnes.  Les conséquences sont bien pires.  Et la sanction doit être proportionnelle au crime. » [Note : Le code pénal russe prévoit une peine commençant par 15 ans de prison et jusqu'à la prison à vie pour le terrorisme.]
Quant à savoir comment Obama protège son peuple américain des graves dangers des OGM selon ce mémorandum est « épouvantable » puisqu’en mars dernier il a signé une loi qui a été écrite en partie par la même Société Monsanto milliardaire qui va bénéficier directement de la loi appelée, « Loi de protection de Monsanto », qui interdit effectivement aux tribunaux fédéraux américains d’empêcher la vente ou la plantation des controversées semences génétiquement modifiées (OGM) ou des semences créées génétiquement, peu importe les problèmes de santé qui peuvent survenir concernant les OGM dans l’avenir.
S’opposant à Obama sur les dangers des OGM avec la Russie, selon les conclusions de ce mémorandum, il y a le Réseau Européen de Scientifiques pour la Responsabilité Sociale et Environnementale qui, dans une lettre ouverte signée par près de 300 experts en février, avertissait le monde :
« En tant que scientifiques, médecins, universitaires et experts de disciplines pertinentes sur les aspects d’évaluations scientifiques, juridiques, sociales et sécuritaires des organismes génétiquement modifiés (OGM), nous rejetons fermement les revendications des développeurs de semences OGM et par certains scientifiques, commentateurs et journalistes qu’il y a un « consensus scientifique » sur la sécurité des OGM et que le débat sur ce sujet est « clos ». »
« Nous nous sentons obligés de publier cette déclaration parce que le supposé consensus sur la sécurité des OGM n’existe pas.  L’affirmation selon laquelle ce consensus existe est trompeuse et déforme les données scientifiques actuellement disponibles et la large diversité d’opinions parmi les scientifiques sur cette question. En outre, la demande encourage un climat de complaisance qui pourrait conduire à un manque de réglementaire, de rigueur scientifique et de prudence requise, ce qui pourrait mettre en danger la santé des êtres humains, des animaux et de l’environnement. »
Pour les occidentaux qui ne croient pas que Poutine pourrait lancer une guerre pour protéger l’environnement de la Russie contre les OGM, on ne peut que dire que leur manque de connaissances au sujet du caractère russe a été ce qui les a condamnés pendant des siècles dans leurs guerres contre ces peuples, et pourquoi ils n’ont jamais été conquis.

mercredi 5 février 2014

PROPOSITIONS POUR les municipales de Marseille

Les municipales arrivent à grand pas ... 



7 PROPOSITIONS POUR aimer Marseille.


Ce sont des priorités concrètes et symboliques tout à la fois, qui parlent à tous les marseillais, et qui comme par hasard, sont "oubliées" des politiques ; 
ces mesures sont peu coûteuses, et surtout très utiles :


                    Nous voulons des bancs publics pour Marseille !


Implanter - réimplanter - massivement des bancs publics dans tout l'espace public marseillais.

Implanter - réimplanter - massivement des toilettes publiques dans tout l'espace public marseillais.

Verdir et planter (agriculture urbaine, jardins) partout ou cela est possible, et en particulier sur l'espace rénové du vieux port,en excluant l'option "tout minéral". Accompagner les initiatives citoyennes
qui vont dans ce sens, (pots de plantes/arbustes le long des immeubles).

Établir des maisons de la "préventions santé/conseils en nutrition saine" dans tous les quartiers, co-animées par des acteurs de santé conventionnels
(médecins/infirmières) et professionnels des médecines douces.

Créer un conseil des anciens consultatif, dans chaque quartier.

Organiser une libre et large expression "tags et graffitis", réprimer plus efficacement les autres, dégradantes et laides (et chères ..), les jeunes tagers seraient consultés.

Créer une maison municipale (ou dans chaque quartier) du déplacement urbain, économique, écologique et sain (promotion des Transports Collectifs, vélos, et co voiturage, déplacements à pied) .



Patrice ALBERT

https://secure.avaaz.org/fr/petition/Tous_les_candidats_a_la_mairie_de_Marseille_Nous_voulons_des_bancs_publics_pour_Marseille/?copy